Célébrer les 40 ans de la Soupe, ce n’est évidemment pas se réjouir de la persistance de la précarité et de la détresse de nombre de nos concitoyens, mais c’est mettre en lumière la générosité de tout un chacun, de ceux qui offrent la matière pour préparer les repas, tout comme de ceux qui donnent de leur temps pour accueillir, cuisiner et servir nos invités.
40 ans de SOUPE, c’est un million de repas chauds et équilibrés, qui ont été cuisinés et offerts, c’est un million de sacs d’en cas, qui sont venus les compléter.
40 ans de SOUPE, ce sont plus de 300 bénévoles qui chaque année sont présents.
40 ans de SOUPE, ce sont des milliers de rencontres, de sourires échangés, de détresses partagées.
40 ans de SOUPE, ce sont des réussites et des échecs, des départs et des accompagnements
40 ans de SOUPE, c’est un formidable brassage de cultures , d’origines sociales ,d’engagements moraux au profit d’un seul objectif la solidarité.
Dans un monde instable où les situations économiques et sociales bouleversent bien des équilibres, des femmes et des hommes de tous les horizons sont encore capables de donner ce bien si précieux qu’est le temps au profit des plus fragiles.
Servir nos « invités », véritable ouverture à l’autre, exige d’accepter d’être confronté à la précarité, à la solitude, à l’angoisse du lendemain.
Tout n’est certes pas toujours facile ; nous ressentons beaucoup de la tristesse à l’annonce des départs de Denis, de Jean-Pierre, de Serge et Florida, mais quelle satisfaction du sourire de Philippe, du merci de Maryse, du bonjour de Jacques. Quelle joie du succès scolaire d’Edwin, de l’obtention d’un logement pour Lucien.
Chacun d’entre nous reçoit de nombreuses émotions au quotidien, véritables remerciements de notre engagement.
La Soupe est le point de rencontre, non seulement des bénévoles et des invités, véritable parenthèse d‘ouverture et de fraternité, mais aussi celui de tout un quartier qui se mobilise.
Boulangers, pâtissiers, restaurateurs, magasins de proximité, comités d’entreprises, tous sont au rendez-vous depuis 40 ans en offrant les éléments indispensables à notre organisation.
Sans oublier, bien sûr, ces milliers d’anonymes qui répondent généreusement à nos appels aux dons.
Sans ce village Saint-Eustache, rien ne pourrait exister.
Enfin, c’est à Saint-Eustache, à son curé Yves Trocheris, à tous ceux qui l’entourent, prêtres, sacristains, bénévoles et paroissiens, que vont nos derniers remerciements.
40 ans de SOUPE, c’est une formidable capacité à fédérer les énergies pour offrir aux plus fragiles, à nos invités, cet amour désintéressé de l’autre, l’agapè.