Lorsque le vendredi 13 mars, tel un couperet, l’interdiction de rassemblements de plus de 100 personnes tombait, les bénévoles de La Soupe étaient éberlués.
A 15 jours de la traditionnelle coupure de fin mars, comment pouvait-on tout arrêter !
Dès le 16 mars, à l’instar de tous les restaurateurs, il a fallu trouver à qui donner tous les produits frais et les réserves de produits surgelés, tant il devenait certain que le confinement allait durer. Ce fut une association versaillaise qui a pu tout récupérer et distribuer.
Et puis ce fut le grand vide, ce sentiment diffus de la mission inachevée et qu’allait-il se passer pour nos invités ?
Très vite il est devenu évident que tous les centres de distribution de nourriture étant fermés, parmi les plus fragiles, ceux qui vivent dans la rue ne trouveraient plus âme qui vive pour les accompagner, pour leur offrir un repas, une obole, seuls dans ce Paris désert.
Dès lors, la Ville de Paris a sollicité l’archevêché pour que le réseau des paroisses puisse être relais d’une opération d’aide alimentaire. Une organisation s’est mise en place ; des sacs repas sont commandés par la Ville, les paroisses assurent la distribution à l’heure du déjeuner.
Au cœur de Paris, Saint-Eustache se devait d’assurer sa traditionnelle mission au profit des plus fragiles.
C’est donc tout naturellement que La Soupe a répondu à l’appel du Père Yves Trocheris, de l’Archevêché et de la Ville de Paris.
Structurée, habituée à relever tous les challenges, La Soupe s’est mise en ordre de bataille.
La Mission qui nous est assignée est de réceptionner puis de distribuer des sacs à l’heure du déjeuner.
Au péristyle, le local de La Pointe plus adapté, s’est substitué.
Accompagnée par nos amis des Captifs de la Libération, cordonnés par Thibault Leblond, et des agents de sécurité de la Ville, chaque équipe a repris son jour. Depuis le dimanche 29 mars, ce sont 4 bénévoles qui chaque jour procèdent au service du déjeuner avec la présence active des Pères Yves Trocheris, James Cunningham et Jacques Mérienne.
Ce sont des occasions d’échanges avec le plaisir de se retrouver certes, mais surtout celui de servir, d’offrir à nos invités ce temps de repas, même si la convivialité est absente, gestes barrière obligent.
Un sourire, des propos rapides et des mercis montrent combien il était indispensable de revenir.
Aux 60 sacs du premier jour ce sont près de 130 sacs qui sont aujourd’hui distribués. Des compléments de gâteaux, chocolat, nécessaire d’hygiène issus des réserves de La Soupe viendront en complément.
La Soupe Saint-Eustache s’est inscrite dans le dispositif et garde sa place d’accueil et de soutien auprès de ses frères en fragilité.
Jean-Claude Scoupe, Président de la Soupe Saint-Eustache
Photo Séverine Carreau
Site : www.severinecarreau.format.com
Instagram : severine.carreau
Plus d’informations sur le site du Vicariat Solidarité : www.paris.catholique.fr/-covid-19-crise-sanitaire-et-.html