Les conversations que nous avons entre collègues et amis, ou celles dont nous sommes témoins sur les écrans me rendent perplexe: tout le monde sait se qu’il faut faire, ce qu’il aurait fallu faire, ou n’aurait pas dû faire. Jamais on en a su autant, même avant que les cafés du commerce ne soient fermés. Malheureusement les seuls qui semblent ne pas savoir ce sont ceux qui doivent décider et agir pour nous sauver. Non seulement ils doivent tout savoir et tout prévoir, mais surtout ils doivent nous le monter ostensiblement et constamment. Nous avons besoin de voir plus que de savoir, nous avons besoin de signes. Cette exigence de communication n’est pas nouvelle, elle date de bien avant l’emprise des media. Jésus s’énervait qu’on lui demandât toujours un signe, de préférence venu du ciel (Mc 8/11). Les voir agir lui et ses disciples, les voir accueillir les affamés, guérir les boiteux, libérer les opprimés, cela ne suffisait pas, pas plus que ne suffisaient le ciel rouge du soir ou le ciel sombre du matin pour leur annoncer le beau temps ou la pluie, il fallait en plus un signe extraordinaire annonçant un temps exceptionnel. Par les paroles et les actes de Jésus ils ne se sentaient pas concernés faute de signe évident. Nous mêmes n’en n’avons-nous pas trop des signes transmis et retransmis, ils brouillent notre perception du moment présent, ils masquent les vrais besoins de nos frères et sœurs, ils couvrent les appels que nous pourrions recevoir, confinés par les autorités et étouffés par les media. Ne lâchons pas le fil, sachons écarter, trier, discerner dans la vie que nous menons aujourd’hui où elle nous mène, ce qu’elle nous donne, sachons discerner les signes que nous envoie l’Esprit : il nous guide puisqu’il nous est promis qu’ils est avec nous jusqu’à la fin.
Jacques Mérienne, 6 novembre