Le figuier est à feuilles persistantes, les fleurs et les fruits cohabitent sur les branches, il est un mauvais indicateur de l’été, mais il est symbole de bonheur et de paix : « Les peuples ne tireront plus l’épée l’un contre l’autre et on ne s’exercera plus pour la guerre. Chacun restera assis à l’ombre de sa vigne et de son figuier (Mi 4, 3-4.) ». «Lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche (Lc 21, 29-33, texte du jour) » déclare Jésus avant sa passion. Le royaume s’annonce par des signes et dans ses paraboles Jésus utilise l’observation de la nature, que beaucoup des ses auditeurs connaissaient bien mieux que nous qui en sommes éloignés. La nature fourmille de signes que l’exploitation que nous en faisons masque, au point que nous avons l’impression de n’en faire plus partie, alors que nous lui appartenons autant qu’un moineau ou qu’un éléphant ! « Si nous tenons compte du fait que l’être humain est aussi une créature de ce monde, qui a le droit de vivre et d’être heureux, et qui de plus a une dignité éminente, nous ne pouvons pas ne pas prendre en considération les effets de la dégradation de l’environnement, du modèle actuel de développement et de la culture du déchet, sur la vie des personnes » déclare le Pape François dans son encyclique Laudate si (§43). Il nous rappelle aussi que les tentatives humaines de réparer les catastrophes « créent en général un cercle vicieux et bien des fois, aggravent encore plus la situation », cela résonne en ces temps de crise. Les mouvements écologiques nous invitent pour la plupart à retrouver notre communion avec la nature, premier pas à faire pour retrouver la communion avec ces animaux que sont aussi nos frères humains. Ce à quoi nous devons renoncer aujourd’hui n’est presque rien à côté de ce à quoi nous aurons à renoncer pour retrouver cette communion. Le pape conclut : « Dieu qui nous appelle à un engagement généreux, et à tout donner, nous offre les forces ainsi que la lumière dont nous avons besoin pour aller de l’avant. Au cœur de ce monde, le Seigneur de la vie qui nous aime tant, continue d’être présent. Il ne nous abandonne pas, il ne nous laisse pas seuls, parce qu’il s’est définitivement uni à notre terre, et son amour nous porte toujours à trouver de nouveaux chemins. Loué soit-il (§ 245) ».
Illustration du père Jacques Mérienne