« Immaculée conception de la vierge Marie », on se demande parfois si un tel titre désigne une fête ou une thèse. Rassurez-vous c’est bien une fête ! Qu’il faut retrouver sous la couche de commentaires. Quand un événement est inexplicable il provoque une foule d’hypothèses qui finissent par faire une polémique sous laquelle on est rapidement noyé et qui le rend encore plus inexplicable, on en sait quelque chose en ce moment avec un certain virus dont il est déconseillé de parler pendant le repas de Noël en famille. Selon la tradition juive la naissance du messie ne pouvait être naturelle et à la suite de Sarah et de multiples mères de personnages exceptionnels, dont la dernière fut Elisabeth mère de Jean Baptiste, Marie a bénéficié d’une grossesse miraculeuse… Mais en quoi consistait le miracle ? Mystère ! Les premiers chrétiens ont donc élaboré des récits pour comprendre, nous lisons celui de Luc (Lc 1, 26-38, texte du jour), au bout de deux siècles cela a donné celui de Jacques (protévangile) puis bien sûr le Coran (sourate 19, 17-21). Des conciles ont voulu conclure, il en a fallu plusieurs, mais aujourd’hui on ne sait toujours pas grand chose, sinon l’essentiel, sinon ce que nous avons réellement besoin de savoir et qui devrait nous suffire : Marie a dit oui ! et ce oui a ouvert aux hommes et aux femmes de tous les temps une vie pleine et féconde, contre tous les tabous de son temps elle a dit oui librement, et sa liberté a dévoilé son innocence, celle que Dieu donne à la femme ou à l’homme qu’il crée.
L’immaculé du titre évoque qu’elle n’a pas reçu la tâche des enfants d’Adam et Eve chassés du Paradis, mais surtout que son regard rayonne, que son regard est fécond, comme celui de tous ceux qui ne cherchent pas à posséder mais au contraire à se donner. Cette jeune femme a pris son destin en main et a ainsi ouvert celui de tous, donc le nôtre… de quoi nous rendre féministes !
Image : illustration du père Jacques Mérienne