Il y a quelques années, un feuillet paroissial commençait par ces mots : « La Soupe ne connaît pas la crise, hélas ! ».

Je dois malheureusement les reprendre aujourd’hui puisque nous avons battu cette année un triste record de fréquentation : près de 32 000 repas ont été cuisinés et offerts à nos invités.

Lorsqu’arrive le 31 mars, lorsque, début avril, nous avons rangé notre matériel et fait place nette, satisfaction mais aussi appréhension et tristesse se mêlent chez tous les « soupiers » : c’est le syndrome « fermeture de La Soupe ». Cette année, satisfaits d’avoir accompli la mission, contents d’avoir pu, quatre mois durant, aider les plus fragiles dans des conditions compliquées par la situation sanitaire, inquiets de ne les revoir que dans huit mois, nous sommes tristes aussi de quitter le péristyle.

 

Revenir un instant sur ces quatre mois n’est pas vain. Cela permet de montrer combien « le peuple de La Soupe » est une véritable communauté d’entraide et de partage, une communauté qui sait garder son cap en s’adaptant à toutes les situations :

  • une fréquentation record mais aussi une collecte Banque Alimentaire exceptionnelle, avec plus de 19 tonnes,
  • mesures barrière à respecter impérativement, pour les invités comme pour les soupiers,
  • fermeture de certains commerces, horaires souvent modifiés pour d’autres,
  • couvre-feu à géométrie variable,
  • contraintes d’horaires nouvelles et changeantes pour les bénévoles, pas toujours compatibles avec leur activité professionnelle,
  • trésors d’inventivité déployés par l’équipe de l’après-midi, sous la responsabilité de Stéphane Cossé, notre intendant, afin que tout soit prêt en temps et en heure,
  • soutien particulièrement marqué de nos partenaires, eux aussi contraints mais conscients de nos difficultés.

 

De quoi demain sera-t-il fait ?

 

D’abord, la « solidarité alimentaire » continue à Saint-Eustache avec les petits déjeuners et les goûters de La Pointe. Nos invités y trouveront écoute et accueil et c’est pour nous un soulagement de savoir qu’ils ne sont pas abandonnés.

 

Quant à La Soupe, si elle doit donc quitter pour plusieurs années le péristyle puisque la restauration de la façade ouest va commencer en septembre, elle n’en sera pas moins présente l’hiver prochain. Après transfert à La Pointe et à la crypte Sainte-Agnès, nous assurerons la préparation et la distribution d’un repas chaud complet, en espérant que l’évolution de la situation sanitaire permettra de retrouver un contact plus étroit et chaleureux avec nos invités.

 

Pour conclure ces quelques mots, je tiens à remercier la communauté de l’église Saint-Eustache  pour son soutien constant tout au long de notre campagne. Prêtres, salariés et paroissiens répondent toujours avec gentillesse et entrain à nos diverses sollicitations.

 

Jean-Claude Scoupe, Président de La Soupe Saint-Eustache