Evangile du jeudi 27 avril 2023 (Jn 6, 44-51)
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Personne ne peut venir à moi,
si le Père qui m’a envoyé ne l’attire,
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes :
Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.
Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement
vient à moi.
Certes, personne n’a jamais vu le Père,
sinon celui qui vient de Dieu :
celui-là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis :
il a la vie éternelle, celui qui croit.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne,
et ils sont morts ;
mais le pain qui descend du ciel
est tel que celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
Méditation : Jésus pain de Vie
Il est question ici d’attrait. Et il ne s’agit pas d’être d’abord attiré par Jésus, donc par un homme, par son charisme ou son autorité naturelle, par ses qualités de leader, de compagnon de route ou même de maître à vivre. Il ne s’agit pas de séduction ou de fascination. Non, il le dit lui-même : c’est le Père d’abord qui attire. C’est Dieu qui est le garant véridique qui nous permet de reconnaître en Jésus plus que le Christ promis : le Fils même, présence de Dieu. Il nous faut ce “milieu divin” (dira Teilhard) pour que le regard du cœur se dessille et que Jésus soit vu et connu selon son identité plénière, presque impossible à confesser de bouche (Pierre s’y est risqué). Car il y faut le cœur.
Mais alors celui qui connaît le Fils doit consentir à remonter au Père. Et ne connaît celui-ci que comme Père d’abord de Jésus-Christ. Et leur Esprit commun ne sera pas n’importe quel esprit. Dès lors c’est le Fils qui attire au Père ! Blaise Pascal et tous les mystiques français l’ont bien vu.
Nous sommes loin d’un savoir seulement spéculatif, d’une idée (fût-elle platonicienne) que “l’œil de l’âme” contemplerait.
Voilà pourquoi Jésus poursuit ici en se révélant pain de Vie. Il faut que sa condition de Fils passe dans notre sang, dans nos cellules, dans notre métabolisme. Afin de confesser le Dieu vivant et vrai dans la vérité de notre chair mortelle.
Telle est notre foi que la Pâque ravive.
Jérôme Prigent, prêtre de l’Oratoire