En dépit de nombre de critiques et boycotts, la Cop 28 (140 chefs d’État et de gouvernement et 70000 délégués) pourrait dévoiler quelques bonnes surprises. Le Pape François choisit d’espérer “un moment historique” (Laudate Deum §55). Il invite les négociateurs à avancer comme des “stratèges capables de prendre en considération le bien commun et l’avenir de leurs enfants” (LD §60).En annonçant d’emblée dans son message aux délégués de la Cop 28 que “la dévastation de la création est une offense à Dieu”, il s’adresse plus largement à tous ceux qui professent leur foi en un Dieu Créateur et Sauveur. En particulier aux paroisses “Églises vertes” qu’il engage par son propos à une conversion écologique véritable. Plusieurs enjeux de la Cop sont déjà analysés dans les textes qu’il a publiés, Laudato Si’ (2015) et Laudate Deum (2023).
LES PERTES ET DOMMAGES
Dès 2015, Laudato Si’, dans le §172, prend acte de la dette des pays riches envers les pays pauvres : “Il est vrai qu’ils (les pays pauvres) doivent développer des formes moins polluantes de production d’énergie, mais pour cela ils doivent pouvoir compter sur l’aide des pays qui ont en commun une forte croissance au prix de la pollution actuelle de la planète”. Le message du Pape François à la Cop 28 mentionne explicitement “la dette qui leur est due”.
Lors de la Cop de 2009 à Copenhague, les pays riches s’étaient engagés à verser aux plus pauvres un fonds d’adaptation annuel de 100 milliards de dollars à partir de 2020 (un montant atteint en 2022 selon l’OCDE).
La Cop de 2021 a Glasgow a décidé de la création d’un fonds supplémentaire “pertes et dommages” afin de compenser les multiples conséquences du dérèglement climatique dont les pays pauvres sont les premières victimes, alors même, comme vient de le rappeler François, que “près de la moitié du monde la plus pauvre n’est responsable que de 10% à peine des émissions polluantes…”
Sa mise en œuvre vient d’être approuvée le 30 novembre à Dubai, mais les contributions s’avèrent faibles.
L’ÉVALUATION DES POLITIQUES ET LA RECTIFICATION DES TRAJECTOIRES
Comme prévu par l’accord de Paris, l’ONU va publier pour la première fois son “bilan mondial” des politiques climatiques des États. Il s’agit d’évaluer les trajectoires (très insuffisantes) afin de les rectifier.
LA SORTIE DES ÉNERGIES FOSSILES
Laudate Deum, publié le 4 octobre dernier, constate au §55 que “la transition nécessaire vers les énergies propres comme les énergies éoliennes ou solaires, en abandonnant les combustibles fossiles, na va pas assez vite”.
Au §58, le Pape François prend position en faveur d’une transition “intense” fondée sur “l’engagement de tous” : “on ne peut qu’attendre des formes contraignantes de transition énergétique qui présentent trois caractéristiques : efficaces , contraignantes, et facilement contrôlables, cela pour parvenir à initier un nouveau processus radical intense, et qui compte sur l’engagement de tous”.
Quelle sera la formulation retenue par le document final pour décrire la sortie des fossiles ?
Pour obtenir Laudato Si’ :
Pour Laudato Deum :