“Avec Louis Robiche, il y a toujours une solution”. Ces mots de Martin Béthenod aux 800 ans de la paroisse, beaucoup les ont expérimentés, d’une manière ou d’une autre. Un problème d’internet, d’imprimante ? Louis Robiche arrive. Un problème pour accrocher les tableaux d’une exposition ? Louis Robiche trouve un autre moyen. La carte bleue de la paroisse est bloquée ? Louis Groriche (!) prête la sienne.

 

Quelle est la journée-type de notre régisseur Louis-la-débrouille ?

Arrivé tôt à Saint-Eustache, il profite du calme de début de journée pour faire un peu d’administratif (passer une commande de cierges et lumignons, régler quelques factures, scanner des relevés bancaires au comptable, avancer sur les payes, sortir des chiffres pour la prochaine réunion CPAE). Les bénévoles qui comptent la quête des messes du week-end sont arrivés : il redescend l’escalier pour aller les aider. Son portable sonne : les bouteilles d’eau pour le presbytère ont été livrées. Deux palettes à monter. Pas le temps de traîner : retour à l’intérieur de l’église pour l’installation de praticables pour le concert du soir. Mince, il s’accroche et fait un trou à son pull. Pas grave, ça lui tiendra bien l’hiver. Louis n’hésite pas à interpeller un anonyme de l’église pour qu’il vienne l’aider dans le montage des praticables. Au bout de deux phrases, ça y est, l’anonyme est tutoyé. En remerciement il lui promet qu’il l’emmènera sur les toits de Saint-Eustache jouir de la magnifique vue sur Paris. Une douche au passage, car il doit ensuite accompagner le curé pour rencontrer un mécène potentiel. Cette fois, pas question de lui dire “tu”, consigne du père Yves pour ne pas choquer l’homme important. Après ce rendez-vous, enfin un peu de calme, Louis remonte au bureau. Un café partagé rapidement avec Isabelle et Odile, puis il part répondre à trois mails avec son laconisme caractéristique (ok, oui, possible), revers de son efficacité. Direction la banque pour porter la recette de la quête du week-end, dont il a participé au comptage avec trois bénévoles. Puis il court remplacer le sacristain (lorsque celui-ci est absent) pour préparer la messe ; il doit ensuite gérer une fuite d’eau dans l’église. Il descend à la cave contrôler la chaudière qui ne produit plus d’eau chaude. Il arrive en retard pour déjeuner (il a fait une pause salle des Colonnes pour profiter de la cantine d’un tournage), le curé n’est pas content ; mais la jovialité de Louis est communicative, et il a remonté une bouteille de vin. La discussion permet d’apprécier l’éclectisme de Louis : théâtre, cinéma, musique, vacances, politique, voitures, tous les sujets aiguisent sa curiosité. Louis se régale du menu commandé à Silvina : betteraves, petits pois, endives. Cela lui rappelle sa Picardie natale (il ne renie pas ses origines paysannes). L’après-midi, il va rencontrer des personnes du DECH (Département des édifices cultuels et historiques) pour des travaux dans l’église, puis il devra faire des choix pour la programmation des 36 heures. Il ira ensuite faire l’ascension des échafaudages de la chapelle des charcutiers, claquera la bise aux restauratrices et prendra quelques photos de leur travail. Enfin il remontera dans son bureau, et il réservera le lieu de la prochaine marche-retraite. Appelé en urgence par la bénévole de l’accueil, en difficulté avec un SDF qui ne veut plus la lâcher, il accourt à son secours. Son physique imposant décourage l’importun qui dégage aussitôt les lieux. Le soir arrive ; le téléphone de Louis indique qu’il a parcouru 25 km. Mais cela ne suffit pas à son hyperactivité. Il trouve encore la force de se rendre à son entraînement de taekwondo… dont il est ceinture noire depuis l’été dernier. Et le week-end, c’est à la chasse qu’il se dépense… si Saint-Eustache n’a pas eu besoin de lui.

 

Les journées passent vite lorsqu’on est aussi occupé. Et voilà déjà 20 ans que cette figure incontournable de Saint-Eustache, au service de la paroisse, des paroissiens et du curé, occupe les lieux. Ces deux décennies lui ont permis de connaître (et d'”épuiser”, comme s’amuse à le dire le curé actuel) de nombreux prêtres : trois curés (Luc Forestier, puis George Nicholson, et maintenant Yves Trocheris) et plusieurs vicaires.

 

Louis aura 60 ans le 19 octobre. Avec ses 20 ans de présence à Saint-Eustache, cela valait bien un édito un peu plus long que d’habitude.

 

Joyeux anniversaire, Louis !

 

Odile Guégano, chargée de communication à l’église Saint-Eustache