Chers paroissiens, chers amis, chers visiteurs de Saint-Eustache,

 

L’année 2025 a été proclamée année jubilaire par le pape François, sur le thème “L’espérance ne déçoit pas”.

 

L’avenir nous apparaît parfois sombre, en particulier si nous connaissons la solitude, la maladie ou des difficultés personnelles. Mais l’homme de foi bénéficie de l’assurance de l’amour de Dieu pour lui, source de toute espérance. Le Christ lui-même, par sa mort et sa résurrection, a accompli la promesse qu’il nous avait faite, et il devient notre espérance.

 

À Saint-Eustache, l’importance de nos œuvres de solidarité est un motif de réjouissance, un témoignage de cette espérance venant du Christ qui nous fait vivre. J’ai été heureux de fêter avec vous les 40 ans de La Soupe-Saint-Eustache le 15 décembre dernier. La Pointe, de création plus récente, vient admirablement compléter le travail de La Soupe. Ces deux associations, au-delà de l’indispensable aide matérielle apportée (repas, cafés), rendent leur dignité à des personnes fragiles. Elles permettent à des êtres trop souvent invisibles de trouver réconfort et chaleur humaine. Cette attention à la personne de la rue est magnifiquement exprimée dans l’œuvre de Fanny Allié, The Glowing Homeless (Le Sans-Abri lumineux), et je vous invite à aller la contempler dans la chapelle du Purgatoire, où elle sera exposée jusqu’à la fin du mois de mai.

 

Outre les 40 ans de La Soupe, fêtés à la fin 2024, d’autres anniversaires sont en préparation pour 2025.

 

L’Eglise célèbre cette année le dixième anniversaire de Laudato si’. À cette occasion, le groupe Eglise verte de Saint-Eustache vous propose de vous associer à l’éco-diagnostic réalisé pour la paroisse. N’hésitez pas à vous rapprocher du groupe Église verte si vous souhaitez participer à l’organisation de cet éco-diagnostic.

 

En paroisse, l’année 2025 marque les 20 ans des 36 Heures de la musique. Louis Robiche, régisseur de la paroisse, prépare un programme spécial pour célébrer cet anniversaire le troisième week-end de juin, au cours duquel le grand orgue sera particulièrement mis à l’honneur.

Quelques jours plus tard, nous fêterons les 80 ans des Chanteurs de Saint-Eustache, fondés en 1945 par le RP Émile Martin, prêtre de l’Oratoire. À cette occasion, les Chanteurs interpréteront la messe en si mineur de Bach lors d’un grand concert programmé à Saint-Eustache le 26 juin 2025.

 

L’année 2025 sera donc une nouvelle fois festive, et il ne faut pas bouder ces occasions de réjouissance, qui permettent aussi de développer les liens de convivialité entre nous.

 

Permettez-moi maintenant de vous partager les projets en cours et à venir à Saint-Eustache.

 

De nouveaux porte-cierges ont été installés dans l’église en décembre. Alliant élégance et légèreté, ils sont l’œuvre de Constance Guisset, designer qui avait conçu les bancs de Saint-Eustache en 2021. Cette artiste connaît bien notre église, et c’est dans un souci d’unité stylistique que nous l’avons également choisie pour les porte-cierges.

 

L’éclairage est un sujet sur lequel nous travaillons depuis 2018. À quoi bon détenir des chefs-d’œuvre si ceux-ci restent dans l’ombre ? Depuis quelques semaines, une première phase du nouvel éclairage est opérationnelle. Elle met particulièrement en valeur les voûtes de l’église et certains tableaux que l’on peut ainsi redécouvrir : L’Adoration des bergers du Tintoret, le Saint Jean Baptiste de François Lemoyne ou encore le Saint Germain et sainte Geneviève de Sébastien Bourdon. Ce nouvel éclairage a été rendu possible grâce à de généreux donateurs (via la FAPP, Fondation Avenir du Patrimoine à Paris). En janvier est prévue l’installation de projecteurs en bas des piliers (opérationnels en février). Puis une phase 2 de ce projet prévoit l’éclairage de certaines chapelles. Le financement de cette phase 2 est à trouver.

 

Nos trésors patrimoniaux sont peu à peu plus visibles, il faut également que le visiteur puisse les repérer dans l’église ; c’est pourquoi un projet de renouvellement de la signalétique de l’église est en cours. Une dizaine d’œuvres d’art emblématiques ont été retenues. De nouveaux cartels les présenteront et permettront de les situer, de façon pédagogique et esthétique. J’espère de tout cœur que ce projet, financé grâce à WMF (World Monuments Fund), verra le jour avant la fin de l’année 2025.

La musique appartient également au patrimoine de Saint-Eustache. J’ai évoqué plus haut les 36 Heures de la musique et les 80 ans des Chanteurs, qui s’appuient tous deux sur les orgues.

 

La restauration des orgues (grand orgue et orgue de chœur) est devenue une urgence pour que l’on puisse continuer d’assurer un accompagnement liturgique de qualité et proposer une programmation culturelle de premier ordre. La phase initiale, remettre à niveau l’orgue de chœur, se concrétise, puisque les premiers travaux devraient être engagés en juin ou en septembre 2025. La remise en état de l’orgue de chœur impliquera un déménagement de l’accueil, et donc une adaptation de nos bénévoles.

 

Enfin, je souhaite terminer en vous partageant un dernier projet pour lequel j’ai une affection particulière. Le Martyre de saint Eustache de Simon Vouet est l’une des œuvres les plus importantes de notre église, puisqu’elle évoque notre saint patron. C’est pourquoi, peu après mon arrivée, j’ai discuté avec les services culturels de la Ville de Paris pour pouvoir déplacer ce tableau capital sur un pilier à la droite du chœur, afin qu’il soit directement visible par le public. Comme vous le savez, Le Martyre de saint Eustache de Simon Vouet, au XVIIe siècle, faisait partie d’un retable, qui comprenait un autre tableau dans sa partie supérieure, L’Apothéose du saint, aujourd’hui conservé au musée des arts de Nantes. Le premier tableau menait au second : le registre inférieur évoquait le monde terrestre, et des anges sculptés dirigeaient le regard du spectateur vers le registre supérieur, illustrant le monde divin. Notre foi ne doit pas s’arrêter au martyre, qui n’est pas une fin en soi. Avoir part à la gloire de Dieu, voilà ce qui devait animer Eustache et les siens pendant leur supplice. Le contexte a bien entendu changé, mais j’avais à cœur de retrouver une cohérence perdue. C’est pourquoi, en lien avec le Collège visuel, j’ai fait appel à un artiste contemporain, Guillaume Bresson, pour qu’il nous propose une nouvelle Apothéose de saint Eustache. Ce projet n’est pas encore abouti. Il reste à préciser des éléments importants, comme le financement de l’œuvre et son emplacement dans l’église. Mais je suis heureux que ce futur tableau puisse édifier le fidèle d’aujourd’hui, dans la tradition des retables de la Contre-Réforme, et nous orienter vers la gloire de Dieu.

 

Je vous souhaite une belle année 2025 : que celle-ci soit remplie d’espérance pour vous-même et ceux qui vous sont chers. Je forme le vœu de trouver le temps de saluer chacun personnellement dans les jours à venir, et d’échanger sur ces projets importants pour 2025.

 

Yves Trocheris, curé de Saint-Eustache