Cela fait deux ans que je suis entrée pour la première fois dans ce petit bureau de verre à l’entrée de l’église Saint-Eustache, accueillie par Claude, afin de demander le baptême. J’avais pour habitude de me recueillir dans les églises, à la recherche de sens dans une société qui ne m’en offrait plus beaucoup. Comme appelée à me tourner vers
quelque chose de plus grand, de plus fort et à m’y abandonner. Une soif de renouer avec des valeurs égarées, une tradition et un sens de la communauté. Puis un jour j’ai franchi le pas.

Si les raisons initiales de ma démarche sont aujourd’hui un peu floues, mes attentes, elles, ont été surpassées. À défaut de l’image austère que l’on m’avait dépeinte de l’Église tout au long de ma vie, j’y ai rencontré l’amour, l’accueil et le pardon. J’y ai découvert la foi et la liberté. Car ma confiance est désormais en Dieu. À Sa présence constante ; c’était à moi de me tourner et c’est bien par Sa grâce que je me sens enfin à ma place.

Quel bouleversement de découvrir que les miracles se trouvent dans les petites choses et non dans l’extraordinaire. Lorsqu’on les perçoit ainsi, ils sont si nombreux. Quel soulagement de comprendre enfin que mon existence ne m’appartient pas, qu’elle est entre les mains du Seigneur et au service du bon, du bien et du vrai.

Mon baptême est pour moi la concrétisation d’une renaissance. J’ai peu de retenue à parler de ma pratique spirituelle et religieuse, si salvatrice. Elle est devenue centrale à ma vie, sans pour autant que j’abandonne mes goûts et mes intérêts de jeune femme contemporaine. C’est important pour moi de défendre le fait que l’on peut être croyant et vivre dans son époque. La sainte Messe, communion chère à mon cœur, la prière et ma relation intime avec Jésus-Christ et les Écritures me fortifient dans une vocation à communiquer l’Amour de Dieu autour de moi et dans mon quotidien.

Un chemin de deux ans vers les Sacrements de l’Initiation peut paraitre comme un parcours du combattant. Mais ma conversion n’a pas eu de début ni ne connaitra de fin, car elle est vivante. Il y aura toujours en moi celle qui n’était pas sûre de croire, et elle côtoiera toujours celle qui croit. Et que cela prenne deux jours, deux mois ou deux ans, peu importe, mon engagement sera désormais à vie.

Ne plus prendre la fuite face aux épreuves, mais accepter de les vivre au plus près de Dieu. Ne pas me laisser envahir par l’orgueil mais savoir m’engager avec don de moi-même et détermination auprès des autres, de ma paroisse et de l’Église. J’irai même jusqu’à dire que l’époque que nous vivons le demande.

 

Mahaut, catéchumène qui sera baptisée à Saint-Eustache à la Vigile pascale (19 avril 2025)