Un geste a toujours capté mon attention dans ce petit récit : Le regard de Jésus parcourant, balayant, planant sur ceux qui sont en cercle autour de lui. Ce regard que nous retrouvons souvent dans les Évangiles, que ce soit pour une personne ou pour une foule. Un regard qui ne fait exception de personne. J’aime à imaginer, que l’historicité me pardonne, que dans cette maison il y avait des gens « bien », mais aussi des exclus, des émigrés, des malades, des gens des périphéries. Un regard chargé d’amour, d’espérance positive pour l’auditoire de sa Parole, attentif, pendu à ses lèvres. Certes, une autre lecture s’arrêterait sur ce regard, modèle pour les nôtres… Mais revenons à la Parole dont nous avons toujours à nous nourrir, et faute d‘être dans la maison, cette Parole est dans l’Évangile sans cesse à lire, méditer, travailler pour nous libérer des erreurs d’un catéchisme passéiste aux odeurs moralisantes, hélas encore d’actualité, et à en parfaire la lecture. Une Parole, en Jésus venue pour nous, reflétant la Parole de Dieu, dont nous avons à être les mains qu’Il n’a pas. Parole dont trop rapidement nous souhaitons que « Ta Volonté soit faite ». Alors que nous devons en être, modestement, les acteurs, puisant dans la fidélité en Elle l’identité de ce que nous sommes par le Baptême reçu.
Il y avait tellement de monde que Marie et les frères de Jésus, venus le rappeler à plus de sagesse, ne peuvent entrer en raison de la foule. Et d’espérer que nous ne soyons pas de ces foules qui empêchent à la Parole de parvenir aux périphéries par nos jugements sectaires, ou nos contre témoignages quant à ce que, chrétiens, il nous appartient de faire, d’être. Réjouissons-nous de savoir qu’écoutant la Parole, la mettant en pratique, avec humilité, nous méritons d’être de la Famille de Jésus et donc de pouvoir dire : Notre Père. Et de prier pour que ce qu’Il a commencé en nous par son regard de confiance, se réalise, s’accomplisse, sans porte verrouillée.