Il sera encore et toujours question de Pâques dans ces lignes. De l’hébreu « Pessa’h » qui veut dire passage, c’est bel et bien ce que nous commémorons en tant que chrétiens durant la Semaine Sainte et finalement à chaque messe avec le rappel de la Cène, de la mort et la résurrection du Christ. Et le 16 juin, les enfants que nous avons eu la joie d’accompagner sur le parcours catéchétique fêteront leur Pâque, ce passage qui les invite à vivre avec toute la communauté des fidèles le repas eucharistique et à entrer dans ce mystère de communion avec le Christ et avec leurs frères et sœurs qui y participent déjà. C’est l’occasion pour nous, catéchistes, de se remémorer les moments passés à leurs côtés à accueillir leurs questions, leurs étonnements, leurs émerveillements et aussi leurs réponses à cet appel intime et collectif à la fois auquel ils répondront bientôt. Leur parcours de foi est aussi le nôtre, car chaque être le fait neuf et toujours le recommence. S’il a des balises, l’itinéraire nous rafraîchit en ce qu’il nous interpelle et les marcheurs sont autant invités que leurs accompagnateurs à de nouvelles conversions. Que leur premier repas, que leur première eucharistie, soit pour eux et pour nous tous une occasion de faire mémoire de la nôtre, une occasion de rendre grâce pour la nôtre et pour tout l’Amour qu’elle a logé dans nos cœurs et où nous venons le puiser pour le donner aux autres, au monde vers lequel nous nous tournons. Faisons mémoire et rendons grâce pour ce don infini que le Christ nous a laissé, celui du partage, celui de la communion dans laquelle nous essayons de vivre avec Lui et avec les autres, tous les autres comme nous le rappelle « la multitude » évoquée dans ce même passage dans l’évangile de Saint Matthieu (26, 28). Et finalement, notre vie n’est-elle pas aussi un passage, selon les vers du poète Antonio Machado : « Tout passe et tout demeure / notre lot est de passer / passer en traçant des chemins / des chemins sur la mer »*
Jaime Avila-Martinez, pour l’équipe des catéchistes
* « Todo pasa y todo queda, / pero lo nuestro es pasar, / pasar haciendo caminos, / caminos sobre el mar. »