Lectures du jour : www.aelf.org/2020-04-04/romain/messe
Méditation samedi 4 avril, 5ème Semaine de Carême
La raison d’état, si souvent invoquée par les gouvernements pour pouvoir commettre des mauvaises actions, voire des crimes, la raison d’état est invoquée ici par l’assemblée des prêtres du temple pour « faire mourir » Jésus. La traduction liturgique synthétise l’expression « faire mourir » dans le verbe « tuer », ce qui n’est pas faux, mais fait perdre le cœur du drame : les prêtres « font» la mort de Jésus, mais surtout Jésus lui-même « fait» sa propre mort. Selon les prêtres Jésus doit mourir pour que le peuple soit protégé des romains, selon Jésus c’est pour que le peuple et tous les hommes qu’il représente ne soient plus soumis à la mort, comme le disent les prophètes, aujourd’hui cités à travers Ézékiel : « j’en ferai une seule nation ». Le sanhédrin ne condamne pas Jésus, il ne prononce pas de jugement, qu’il soit coupable ou innocent ne compte pas, il a recours à la raison d’état, et en faisant cela il fait mourir celui qui en ayant recours à sa propre mort donne la vie à tous ceux qu’il rassemble, en tout lieu, en tout temps. La mort de Jésus provoque le rassemblement des hommes, pour que tous les hommes soient UN dans le Christ. Ça, c’est la raison du Royaume.
P. Jacques Mérienne, prêtre du diocèse de Paris