« Voici la demeure de Dieu avec les hommes ;
il demeurera avec eux,
et ils seront ses peuples,
et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu.
Il essuiera toute larme de leurs yeux,
et la mort ne sera plus,
et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur :
ce qui était en premier s’en est allé. »
Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara :
« Voici que je fais toutes choses nouvelles. »
A mes yeux, voici l’une de plus belles phrases des Écritures. Cette phrase, nous l’entendrons ce prochain dimanche. Elle est tirée du livre de l’Apocalypse. Que dit-elle ? Elle annonce que la présence de Dieu parmi les hommes est désormais irréversible. Elle précise que la manière dont Dieu est désormais présent à l’humanité est totalement nouvelle. Une telle nouveauté est placée sous le sceau de la réconciliation ; la réconciliation de Dieu avec sa création, l’homme ; la réconciliation de l’humanité avec elle-même. Tout dans l’histoire humaine, tout depuis l’avènement dans le monde et en Dieu de la Seigneurie du Christ – c’est bien lui, l’Agneau immolé qui siège à présent sur le trône du monde – doit être orienté par cet avènement. Les bâtisseurs de cathédrales, les bâtisseurs de Notre-Dame furent marqués par la pensée et la foi en la nouveauté de la présence de Dieu parmi les hommes. Ils ont compris cela comme le décret divin auquel il faillait offrir une demeure, précisément, ces vaisseaux de pierres et de vitraux dressés depuis la terre vers le ciel. L’architecture de tels bâtiments ne se justifie pas par le souci de construire de belles façades. Il s’agit bien plutôt à créer sur cette terre des espaces, des volumes, reconnus comme parlant effectivement aux hommes de la présence de Dieu parmi eux. Persévérer dans la force du symbole, faire en sorte que cette force exprime toujours la réconciliation, l’amour de Dieu pour cette humanité qu’il a créée matérielle, mais aussi libre par l’esprit…… Dieu …. des pierres et des hommes ….
Yves Trocheris, prêtre de l’Oratoire, curé.