L’image de Thomas comme patron des mal croyants bien que courante est tout de même un peu facile. En fait Thomas représente le futur de la communauté chrétienne qui reposera désormais sur la reconnaissance, sur la foi.
Cette foi en la Résurrection lui a été transmise par la communauté des autres disciples déjà rassemblée.
Nous même notre foi en la Résurrection nous a été transmise par l’Eglise.
Pour nous l’Eglise fut d’abord ceux que nous avons rencontrés, avec lesquels nous avons vécu.
Si tant est qu’il est bien vrai que la foi se transmet par le témoignage, par un événement de parole, autrement dit par la relation.
Mais il faut faire nôtre l’affirmation de foi pour qu’elle devienne notre profession de foi baptismale.
Pour cela nous avons peut-être à percevoir la présence continuée du Ressuscité à travers les blessures des pauvres, des malades, des isolés.
En effet Thomas n’a pu reconnaître le Ressuscité qu’en voyant ses plaies.
Pour nous maintenant ce n’est qu’en nous approchant fraternellement des blessures des souffrants, en tendant les mains vers eux que nous parviendrons à reconnaître dans nos existences le Ressuscité.
Au fond c’est à nous comme à Thomas que le Christ nous dit aujourd’hui :
“Heureux ceux qui croient sans avoir vu.”
Cela renvoie très exactement à ce que Jésus de Nazareth avait auparavant affirmé à ses disciples : “Moi vous vous ne m’aurez pas toujours, des pauvres vous en aurez toujours avec vous.”
C’est ainsi que nous passerons alors du doute, à la reconnaissance et à la foi.
Etienne Labignette, prêtre de l’Oratoire à Paris