Voici comment Jésus parle de lui : « Moi, … je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ». Et de là, ce même Jésus engage la promesse de la vie éternelle. Il va lui-même s’offrir, se donner, pour qu’à la fin de sa vie rayonne la « vie du monde ». Ainsi donc et par cet acte d’offrande, le pain venu du ciel et la vie éternelle sont désormais là dans le monde. Et de fait, tout l’Evangile ne nous parle que d’une chose : Jésus partage sa vie – nous pourrions aussi dire, la communique – pour que dans le monde, il y ait toujours plus de vie ; Jésus partage son amour pour qu’entre les hommes, il y ait toujours plus d’amour ; Jésus partage toute l’espérance qu’il trouve auprès du Père, pour que notre futur soit toujours plus rempli de cette espérance. « Toujours plus » ….. En vérité, ce que Jésus désigne comme éternel vaut précisément pour ce qu’il nous offre. Ce que Jésus nous a partagé – la vie, l’amour, l’espérance – ne disparaît pas avec sa mort. Tout au contraire et encore aujourd’hui, ce qu’il nous a partagé est appelé à nourrir l’homme qui a faim de vie, d’amour et de justice. Un tel homme est aimé de Dieu et Dieu veut le rassasier. Oui, ne l’oublions surtout pas, dans la nuit où il fut livré, Jésus parle à ses disciples d’une vie « en abondance ». Cette « vie en abondance » ne peut venir que de Dieu, mais par la passion à laquelle le Christ s’est offert, dans le pain et le vin consacrés, cette même vie est pour chacun de nous, mystérieusement là, à portée de main.
Yves Trocheris, prêtre de l’Oratoire, curé de Saint-Eustache