« C’est pas bien de mentir » dit-on aux enfants qui tentent de cacher une bêtise. A qui faut-il le dire aujourd’hui ? A tous ceux qui utilisent le mensonge pour s’emparer du pouvoir.
En premier lieu à Monsieur Poutine dont les mensonges partagés par tout un peuple écrasent un autre peuple ; le mensonge comme arme létale. Mais aussi à notre pays sortant de deux périodes dominées par le mensonge : ceux déversés pendant la crise sanitaire par des spécialistes en quête d’audience et des politiciens ambitieux agitant la peur, vite remplacés par les mensonges qui se glissent dans les polémiques politiciennes des campagnes électorales.
On le sentait venir depuis des années ce goût des « fake news », faiblement freiné par les nouvelles rubriques des « décodeurs» apparues dans les journaux honnêtes qui survivent chez nous.
Mais Internet et les Smartphones ont fait sauter toutes les digues, et notre seule parade est de nous tenir aussi bien informés que possible, avec nos faibles moyens relayés par le bon sens, tout en courant le risque de céder nous aussi à la tentation, la perte du sens moral dans la communication semble gagner peu à peu toute la société.
Quand le mensonge gagne partout il menace de nous faire perdre le sens du vivre ensemble. Pour sortir Pierre du mensonge de son reniement Jésus le remet sur le chemin : « suis-moi » lui demande-t-il après avoir reconnu son amitié réelle et l’avoir pardonné.
C’est ce chemin qu’il nous faut emprunter. « Je suis le chemin, véritable et vivant » dit Jésus — dans la traduction respectant la grammaire grecque et sémitique du texte de l’évangile, différente de la traduction liturgique venant du latin « Je suis le chemin, la vérité et la vie ». Jésus vivant est le chemin qui nous permet d’avancer en vérité dans la vie.
C’est un vrai chemin pas si étroit que cela, on peut y vivre librement sans s’enfermer dans les citadelles des traditions mortes et des morales étriquées qui nous sont constamment resservies par les mensonges des extrémistes, un chemin qui ouvre à la liberté et au service. Ce n’est pas moi qui connais la vérité, c’est elle qui me connaît.
Père Jacques Mérienne, vicaire