Le service de Saint-Eustache est confié par le diocèse de Paris à la Congrégation des prêtres de l’Oratoire depuis un siècle. Nous aurons l’occasion de le marquer au cours de cette année. Outre la paroisse Saint-Eustache, l’Oratoire exerce le service de la tutelle éducative de quatre établissements scolaires : Saint-Martin-de-France à Pontoise, Saint-Érembert à Saint-Germain-en-Laye, Massillon à Paris et Saint-Philippe Neri à Antibes – Juan-les-Pins.
Depuis une dizaine d’années, pour assurer le service de ces différentes réalités, nous avons développé des collaborations avec les eudistes et les lazaristes, deux autres congrégations qui sont nées dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’École française de spiritualité ».
Issues en partie du salon spirituel de Madame Acarie, que fréquentait Pierre de Bérulle, fondateur de l’Oratoire, elles ont contribué à renouveler la vie de l’Église de France dans le sillage du concile de Trente.
Dans la crise spirituelle provoquée, notamment, par les guerres de religion et l’épuisement du discours religieux hérité du Moyen-Âge, le salon de Madame Acarie fut un lieu de rencontres et d’échanges sur les initiatives spirituelles et missionnaires à développer pour répondre aux défis du temps.
Confrontées à des questions analogues, les trois congrégations se sont rapprochées pour chercher comment répondre ensemble aux défis d’aujourd’hui d’abord dans le secteur éducatif, désormais dans le champ paroissial. Depuis un an, une équipe de trois prêtres lazariste, eudiste ou oratorien, Antoine Adam, développent une collaboration au service de la paroisse des Lilas (93).
Cette année, le père Romain Drouaud, eudiste, rejoint la paroisse Saint-Eustache et vient compléter une équipe déjà composée de membres de plusieurs congrégations ainsi que du diocèse de Paris. Résident de l’Association Pour l’Amitié (APA) et doctorant sur le philosophe Michel Foucault, il saura contribuer aux services que Saint- Eustache rend dans le centre de Paris.
Alors que notre société est tentée par le repli identitaire, ces collaborations sont le signe d’une recherche d’ouverture et d’une compréhension de notre participation à la mission de l’Église dans la relation avec les autres. C’est une manière d’honorer et de transmettre l’humanisme spirituel que nous avons reçu. Il est une ressource pour faire vivre la mission de l’Oratoire qui consonne aussi avec la transmission d’une « attitude » que nous avons en partage avec d’autres comme l’indique la composition de ces équipes pastorales.
François Picart, Supérieur Général de l’Oratoire de France.