« Il est grand le mystère de la foi ! ». Je suppose que chacun d’entre vous a déjà entendu cette parole dans une assemblée chrétienne. Rappelez-vous, quand nous célébrons ensemble la messe et que nous vivons la prière eucharistique, c’est-à-dire l’action de grâce du Christ engageant sa vie pour nous, après la consécration du pain et du vin, mémorisant le dernier repas de Jésus, sa mort et sa résurrection, le prêtre interpelle l’assemblée, en disant : « Il est grand le mystère de la foi » et à cette Parole l’assemblée répond : « Nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, et nous attendons ta venue dans la gloire ». C’est le passage de la messe qu’on appelle l’anamnèse. Ce moment où nous nous rendons réceptifs à cette action de Dieu accomplie une fois pour toute, et qui se déploie ici et maintenant, dans le temps qui est le nôtre. Ce dimanche, onze jeunes en âge scolaire, confiés à la communauté paroissiale, ont communié pour la première fois au corps et au sang du Christ. Ils vont grandir en maturité en se rendant davantage réceptifs à ce don de Dieu qui nous transforme tous, pour autant que nous nous laissions faire. Nous n’aurons jamais fini de nous étonner de ce que la foi de l’Eglise déploie, de grandir spirituellement pour comprendre toute la portée de l’action de Dieu qui nous interpelle. Cela demande du temps pour le comprendre.
Samedi dernier, avec les animateurs en catéchèse, lors de la récollection des enfants se préparant à vivre cette première communion, nous nous sommes étonnés du travail qui se faisait dans le cœur et la conscience de chacun, de la beauté de la maturation s’opérant en chacun d’eux. Il a fallu un travail d’ensemencement de la Parole, d’écoute et de partage réflexif pour que peu à peu des connexions se fassent à la lumière du mystère pascal que nous vivons. La foi se transmet avec ce jeu de découverte de la Parole de Dieu, de l’écoute de ce qu’elle produit en nous et le rassemblement liturgique engageant notre prière. Rien ne serait possible sans les adultes « passeurs » de cette foi. Aussi en votre nom à tous, je remercie tous ceux qui se sont engagés pour ce service de la transmission de la foi, cette équipe de catéchètes qui « passent » le don de la foi qu’ils ont reçu.
Antoine Adam, de l’Oratoire, vicaire à Saint-Eustache