Première lecture du mercredi 19 octobre 2022 (Ep 3, 2-12)
Frères, vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère, comme je vous l’ai déjà écrit brièvement. En me lisant, vous pouvez vous rendre compte de l’intelligence que j’ai du mystère du Christ. Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit. Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.
De cet Évangile je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m’a accordée par l’énergie de sa puissance. À moi qui suis vraiment le plus petit de tous les fidèles, la grâce a été donnée d’annoncer aux nations l’insondable richesse du Christ, et de mettre en lumière pour tous le contenu du mystère qui était caché depuis toujours en Dieu, le créateur de toutes choses ; ainsi, désormais, les Puissances célestes elles-mêmes connaissent, grâce à l’Église, les multiples aspects de la Sagesse de Dieu. C’est le projet éternel que Dieu a réalisé dans le Christ Jésus notre Seigneur. Et notre foi au Christ nous donne l’assurance nécessaire pour accéder auprès de Dieu en toute confiance.
Méditation : « Martyrologe, une Foi n’est pas coutume »
Aujourd’hui, 19 octobre, nous faisons mémoire de plusieurs de ces hommes de Dieu qui ont donné leur vie pour l’annonce de l’Évangile du Christ. D’abord, loin de nous dans le temps, mais nés sur notre terre-patrie, ces huit jésuites français martyrisés au Canada au 17e siècle, et qui se sont consacrés à l’apostolat missionnaire auprès des Hurons, pour les uns, ou des Iroquois, pour les autres : saints Jean de Brébeuf, Isaac Jogues, Antoine Daniel, Gabriel Lallemant, Charles Garnier, Noël Chabanel, René Goupil et Jean de la Lande. Ils ont donné leur vie avec un courage héroïque en un lieu qui se trouve aujourd’hui sur le territoire des États-Unis d’Amérique. Ils ont été canonisés par le pape Pie XI en 1930.
D’autre part, tout près de nous dans le temps, ce prêtre contemporain polonais Jerzy Popiełuszko, né le 14 septembre 1947 à Okopy, en Pologne, et assassiné le 19 octobre 1984 (à 37 ans) à Włocławek. Le pape Jean-Paul II avait ouvert en 1997 son procès en béatification. Le pape Benoît XVI approuve sa béatification le 19 décembre 2009, en tant que martyr de la foi. Habituellement, la béatification doit être précédée d’un miracle attribué à l’intercession de la personne dont la cause est introduite. Toutefois, la béatification d’un martyr peut avoir lieu sans qu’un miracle soit reconnu.
Cependant, le 14 septembre 2012 (jour anniversaire de la naissance de Jerzy !), le Père Brien, prêtre du diocèse de Créteil, en France, va donner l’onction des malades à François Audelan, un patient âgé de 56 ans, souffrant d’un cancer. Après avoir demandé l’intercession du bienheureux Jerzy Popiełuszko, le prêtre place une image représentant le prêtre martyr sur la table de chevet du malade. Le lendemain, le malade se lève de son lit alors qu’il avait reçu les derniers sacrements dans la nuit. Quelques jours plus tard, il est complètement guéri. De manière inexplicable, la tumeur a disparu.
Une commission pour étudier la guérison est convoquée par l’évêque de Créteil en mars 2014. Les résultats de l’enquête sont transmis en septembre 2015 par le diocèse de Créteil à la Congrégation pour la cause des saints au Vatican pour que le caractère miraculeux ou non de la guérison soit établi. En cas de réponse positive, Jerzy Popiełuszko pourrait être canonisé.
Jean-Marie Martin, oratorien à Paris