« [Jésus] vit aussi une veuve misérable mettre [dans le trésor] deux petites pièces de monnaie… En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres (Lc 21, 1-4 texte du jour)» On cite souvent cette scène de l’évangile mais on la commente peu : elle est tellement évidente qu’il n’y a rien à ajouter. Relevons seulement le regard de Jésus. Il a repéré cette femme qui pourtant se fait discrète, elle donne ce qu’elle a, son indigence, lui qui ne s’est pas accroché à ce qui faisait de lui Dieu, mais qui au contraire s’est dépouillé en prenant la condition d’esclave (Ph 2, 6). Et donc quand il montre cette femme à ses disciples il ne fait pas la morale, il parle de lui, de lui-même, de qui il est, et du regard que cela lui donne sur les hommes et les femmes qu’il rencontre. Seul un pauvre à sur un pauvre un regard qui les grandit l’un et l’autre, car il voit une humanité qui se bat. C’est ce qu’évoque le psaume 23 : « Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes » En refermant les évangiles on peut dire qu’on y a vu Jésus fils de Dieu découvrir au fil de son chemin que l’homme n’est jamais si grand que lorsqu’il se relève après être tombé très bas, Jésus fils de Dieu a vu des hommes et des femmes se relever, c’est-à-dire ressusciter, et il a voulu n’être que l’un d’eux. C’est la mission qu’il a reçue de son Père. Quel est notre regard sur les pauvres ?