Photo de Florence Carillon
2ème Semaine du Temps Pascal
« Les hommes que vous aviez mis en prison, voilà qu’ils se tiennent dans le Temple et enseignent le peuple ! »
Lecture du livre des Actes des Apôtres 5, 17-26
En ces jours-là,
intervint le grand prêtre, ainsi que tout son entourage,
c’est-à-dire le groupe des sadducéens,
qui étaient remplis d’une ardeur jalouse pour la Loi.
Ils mirent la main sur les Apôtres
et les placèrent publiquement sous bonne garde.
Mais, pendant la nuit, l’ange du Seigneur
ouvrit les portes de la prison et les fit sortir.
Il leur dit :
« Partez, tenez-vous dans le Temple
et là, dites au peuple toutes ces paroles de vie. »
Ils l’écoutèrent ;
dès l’aurore, ils entrèrent dans le Temple,
et là, ils enseignaient.
Alors arriva le grand prêtre, ainsi que son entourage.
Ils convoquèrent le Conseil suprême,
toute l’assemblée des anciens d’Israël,
et ils envoyèrent chercher les Apôtres dans leur cachot.
En arrivant, les gardes ne les trouvèrent pas à la prison.
Ils revinrent donc annoncer :
« Nous avons trouvé le cachot parfaitement verrouillé,
et les gardes en faction devant les portes ;
mais, quand nous avons ouvert,
nous n’avons trouvé personne à l’intérieur. »
Ayant entendu ce rapport,
le commandant du Temple et les grands prêtres, tout perplexes,
se demandaient ce qu’il adviendrait de cette affaire.
Là-dessus, quelqu’un vient leur annoncer :
« Les hommes que vous aviez mis en prison,
voilà qu’ils se tiennent dans le Temple
et enseignent le peuple ! »
Alors, le commandant partit avec son escorte
pour les ramener, mais sans violence,
parce qu’ils avaient peur d’être lapidés par le peuple.
Psaume 33 (34), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9
R/ Un pauvre crie ;
le Seigneur entend.
ou : Alléluia ! (33, 7a)
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.
Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.
L’ange du Seigneur campe à l’entour
pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !
« Dieu a envoyé son Fils dans le monde, pour que, par lui, le monde soit sauvé »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3, 16-21
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :
« Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ;
celui qui ne croit pas est déjà jugé,
du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici :
la lumière est venue dans le monde,
et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,
parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière :
il ne vient pas à la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière,
pour qu’il soit manifeste
que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
Méditation biblique du père Jacques Mérienne
« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique », formidable formule de Jean l’évangéliste, une de ses formules, il n’en manque pas ! qui expriment en quelques mots l’amplitude de sa foi. Dieu a « tellement » aimé, ce « tellement » nous rend accessible cet amour vertigineux, il est de même nature qu’un amour humain dont on ne sait jamais où il commence ni où il finit, dont on ne sait jamais de quoi il est fait ni à quoi il tient. L’amour est intime et mystérieux, on est sûr qu’il nous tient mais on doute toujours d’aimer vraiment. Dieu lui ne doute pas, c’est en tout cas ce que pense Jean qui ne doute pas de Dieu, cet amour ne se mesure pas, il est « trop » dirait-on aujourd’hui, et il est gratuit car il ne réclame rien, il donne en sachant par avance que tous n’accepteront pas, il a donné « son fils unique », c’est à dire tout, que pourrait-il encore donner ? Et ce don a déjà eu lieu, l’absolu de Dieu qui sauve est déjà là, pas besoin d’attendre une fin de vie ou une fin du monde, c’est une autre caractéristique de la foi de Jean, elle ne se conquière pas par la loi ou la morale au bout d’un pénible combat, elle se reçoit comme une belle parole inattendue qui nous réjouit, comme une belle lumière imprévue qui nous éblouit, comme un nouvel horizon qui fait éclater notre espérance.