Photo de Florence Carillon
« Ceux qui s’étaient dispersés annonçaient la Bonne Nouvelle de la Parole là où ils passaient »
Lecture du livre des Actes des Apôtres 8, 1b- 8
Le jour de la mort d’Étienne, éclata une violente persécution contre l’Église de Jérusalem. Tous se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie, à l’exception des Apôtres. Des hommes religieux ensevelirent Étienne et célébrèrent pour lui un grand deuil. Quant à Saul, il ravageait l’Église, il pénétrait dans les maisons, pour en arracher hommes et femmes, et les jeter en prison. Ceux qui s’étaient dispersés annonçaient la Bonne Nouvelle de la Parole là où ils passaient. C’est ainsi que Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ. Les foules, d’un même cœur, s’attachaient à ce que disait Philippe, car elles entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même les voyaient. Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits impurs, qui sortaient en poussant de grands cris. Beaucoup de paralysés et de boiteux furent guéris. Et il y eut dans cette ville une grande joie.
Psaume 65 (66), 1-3a, 4-5, 6-7a
R/ Acclamez Dieu, toute la terre !
ou : Alléluia ! (65, 1)
Acclamez Dieu, toute la terre ;
fêtez la gloire de son nom,
glorifiez-le en célébrant sa louange.
Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables !
« Toute la terre se prosterne devant toi,
elle chante pour toi, elle chante pour ton nom. »
Venez et voyez les hauts faits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les fils des hommes.
Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu’il nous donne.
Il règne à jamais par sa puissance.
« Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 35-40
En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas. Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »
Méditation biblique
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Ce verset fait échos aux ironiques commentaires qui courent aujourd’hui : « On est passé des premiers de cordée aux premiers de tranchée… », on est passé des savants sachants à ceux qui se remontent les manches et le moral, avec ou sans masque, pour faire tourner la baraque. Les « petits » ont révélé le trésor qu’ils sont pour ceux qui peinent, ceux qui souffrent, ceux meurent, car en eux-mêmes ils trouvent la parole vivante que les puissants ont oubliée. Ils espèrent qu’au moment de la récompense ils ne seront pas mis de côté, mais n’y croient pas beaucoup, ils sont habitués à ne jamais passer les premiers. Il a beaucoup été reproché à Jésus d’être du côté des petits, il voulait qu’on les laisse « venir à lui ». Il se place lui-même parmi les petits : « ce que vous avez fait à l’un de ces petits c’est à moi que vous l’avez fait ». Ses disciples ont tenté de suivre son exemple, mais sur la durée cela a toujours été difficile, l’Église a dû mainte fois réinventer sous soucis des plus pauvres car chaque fois qu’elle grandissait elle les oubliait. Notre Pape a pris le nom de François pour nous le rappeler, et nous stimuler pour à notre tour renouveler et réactiver notre charité : l’amour de nos frères.
Jacques Mérienne, prêtre du diocèse de Paris à l’église Saint-Eustache