Paris, le 4 novembre 2020

 

Chers frères, chers amis,

Nous voici encore une fois sous des contraintes sanitaires qu’il nous faut respecter. Vous savez que la Conférence des évêques de France a déposé un recours contre le décret qui interdit la célébration de la messe. Ceci parce que la liberté de culte garantie par la République laisse aux seules autorités religieuses le soin de régir son exercice. L’État peut décréter un quota ou définir un nombre de participants à une cérémonie pour des raisons légitimes, mais il ne relève pas de son autorité de dire si l’on peut ou non célébrer la messe.

Nous devons attendre le résultat de ce référé avant d’envisager la reprise de nos eucharisties en présence des fidèles.

Je compte aller sur le terrain pour encourager vos initiatives : distribution de repas, accueil, mise en place de liens avec ceux qui sont isolés ou malades. L’interdiction des messes à domicile est, bien sûr, soumise aussi à votre discernement. Par exemple, le fait d’aller dire la messe au chevet d’un mourant serait possible en respectant un nombre et une distanciation raisonnables. Votre responsabilité pastorale, votre discernement et votre sagesse doivent pouvoir répondre à ces situations particulières dans le respect des directives sanitaires.

Nous croyons que Dieu peut toujours tirer d’un mal un bien plus grand. Nous avons souvent parlé de lieux seuils qui permettent aux gens plus éloignés de prendre ou de reprendre contact avec la communauté chrétienne. Par exemple, certains d’entre vous ont organisé des petits cafés sur leur parvis qui permettent d’avoir des lieux de paroles et d’échanges si nécessaires aujourd’hui.

Des fidèles m’ont dit leur joie de voir des prêtres présents dans l’église quand ils passent, disponibles pour les accueillir, les écouter ou les confesser. Je sais qu’avec vos paroissiens vous saurez vous adapter à cette situation difficile et inattendue pour créer et inventer de nouvelles façons d’adorer Dieu et d’aimer son prochain qu’il faut certes protéger, mais aussi guider dès ici-bas vers la joie éternelle.

Il me semble qu’il serait adapté de lancer une grande neuvaine sur tout le diocèse par l’intercession de sainte Geneviève et de saint Denis, patron de notre diocèse et de la sainte Vierge Marie, patronne de la France, pour demander à Dieu d’éradiquer cette épidémie. Si cela vous semble opportun, je rédigerai cette prière et j’accueillerai vos éventuelles suggestions.

Je vous assure de ma prière, de ma reconnaissance et de mon amitié fraternelle.

Michel AUPETIT
Archevêque de Paris