Ce 30 septembre, l’assemblée de Saint-Eustache célèbre l’installation d’un nouveau curé. Ce moment de célébration est d’abord l’occasion de se souvenir que nous appartenons à une famille diocésaine. Nous sommes une cellule vivante dans un corps plus vaste. C’est la raison pour laquelle la célébration est présidée par le vicaire général, représentant l’archevêque, de qui le curé mais aussi l’assemblée reçoivent leur mission.
Il n’est pas indifférent de noter quelques gestes qui caractérisent cette célébration particulière :
la proclamation de l’Évangile par le nouveau curé, la profession de la foi qu’il pose en présence de l’assemblée et en dialogue avec elle, enfin l’accueil et la propagation de la paix du Christ, juste avant la communion. On l’aura remarqué, certains de ces gestes sont ordinairement posés par le diacre. C’est une façon de rappeler que c’est bien à un service (on pourrait dire une diaconie) que le nouveau pasteur est appelé.
Mais on aurait tort d’oublier l’assemblée ou de croire que son unique rôle est de recevoir docilement son nouveau « chef » ou « leader ». Tous les gestes posés à l’égard du curé ou par lui au titre de sa mission propre concernent tout aussi bien l’ensemble de ceux et celles qui sont impliqués dans la vie de la paroisse. Non pas seulement pour des raisons pratiques : le curé ne pourrait pas faire grand chose à lui tout seul ! Mais pour un motif plus profond qui tient à la raison d’être du curé qui se doit d’être un éveilleur : sa vocation est d’éveiller le peuple saint à son être-ensemble de témoin c’est à dire à sa mission d’accueil et d’annonce de l’Évangile, de profession de la foi en assemblée et au cœur du monde, d’accueil de la paix que donne le Christ et de son rayonnement dans un monde toujours en mal de paix… N’est ce pas là tout le sens que nous mettons dans le panel large des actions, activités et célébrations de la paroisse au quotidien ?
Le dernier concile avait rappelé en quelques mots la nature profonde de la grande communauté des croyants, l’Église : dans le Christ, elle est, disait-il « en quelque sorte le sacrement, c’est à dire le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ». Cette mission est sans fin. Le pape François dans sa récente lettre au peuple de Dieu rappelait que « chaque baptisé doit se sentir engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin ». C’est bien cet appel qui retentit encore aujourd’hui et auquel nous pressentons l’urgence de répondre ensemble.
Gilles-Hervé Masson, dominicain, vicaire.