L’entrée de la liturgie des Rameaux commémore l’entrée de Jésus à Jérusalem, là où après avoir été acclamé il sera arrêté, condamné et supplicié, mais là où il ressuscitera. Les signes liturgiques sont ces branchages que l’on brandit et bénit, geste de joie et geste de louange. Mais ces branches et ces palmes deviennent aussi —malgré nous ?— le signe d’une protestation contre la destruction de la nature : les grandes palmes dont nous décorions l’église ne sont plus disponibles, les palmiers ayant été ravagés par une invasion de charançons, de même les buis subissent eux aussi une invasion fatale de parasites. Les équilibres naturels sont détruits par l’homme qui veut tirer de la nature un profit immédiat et prédateur. Se promener dans la campagne et cueillir une fleur ou casser une branche devient un crime contre la nature. Intégrons cette pensée à nos célébrations des Rameaux. Au salut de l’humanité s’ajoute le salut du monde, qui passe par le respect de la nature. Nous prenons conscience que nous sommes responsables du monde dans lequel nous vivons, cela peut renforcer aussi notre conscience d’être responsables des hommes avec lesquels nous partageons ce monde. Et nous ne devons pas nous réfugier derrière notre impuissance, l’Esprit du Christ qui entre à Jérusalem nous précède, nous appelle et nous rend plus forts.
Jacques Mérienne, prêtre du diocèse de Paris.