En ce moment c’est la période des déclarations d’impôts. Peut-être vont-ils diminuer selon les promesses de César ! De toute façon il faudra bien payer au moment voulu…
Dieu y est-il pour quelque chose ? Laïcité oblige, même si aujourd’hui encore elle ne fait pas toujours consensus, le piège que tendent ici à Jésus les Pharisiens et les partisans d’Hérode n’est plus tellement d’actualité. Depuis longtemps déjà, les croyants de toute religion, et les disciples de Jésus en particulier, savent qu’ils sont engagés à part entière dans la vie de la cité, comme dans celle du monde entier (Cf. la fameuse Lettre à Diognète – fin du IIe siècle). Il n’y a ni confusion, ni opposition, mais distinction, complémentarité et pourquoi pas interaction.
Ce qui est intéressant c’est de savoir en quoi notre foi nous incite à cette participation, et si ce n’est pas justement de rendre à Dieu ce qui est à Dieu que d’accomplir ce que nous appelions il n’y a pas si longtemps notre « devoir d’état». S’il ne s’agit pas déjà de lui rendre grâce pour le don de son Amour, largement distribué et non pas « selon l’apparence », pour la richesse et la joie des rencontres et du partage, mais aussi pour le jour et la nuit, la raison et le cœur, sans oublier le pain et le vin qui font l’Eucharistie.
Et encore et toujours prier bien sûr, au-delà des clivages politiques, pour que César lui-même, qui est un peu chacun de nous et nous tous ensemble, fasse bon usage des impôts qui lui sont rendus, pour préserver la maison commune et y permettre une vie toujours plus fraternelle, pour ouvrir un bel avenir aux plus jeunes et accompagner au mieux les anciens jusqu’à la fin. L’histoire se construit avec le concours de tous les hommes de bonne volonté. Avec la grâce de Dieu elle est déjà préfiguration du Royaume annoncé par Jésus.
Paul Carpentier, prêtre de l’Oratoire à Paris