Voyage en poésie
dans le cadre de l’année de la poésie à Saint-Eustache
Captation vidéo (23′) disponible ici.
Performance initialement prévue le vendredi 27 mars 2020, et réalisée dans la matinée du lundi 16 mars.
Réunis en urgence en prévision du confinement qui s’annonçait, quatre danseurs de la compagnie La Poétique des Signes (Antoine Arbeit, Raphaël Cottin, Jean Guizerix et Corinne Lopez) se sont réunis pour enregistrer une série d’improvisations autour des textes choisis en amont par Raphaël Cottin et Martine de Groote, avec la complicité du curé le P. Yves Trocheris, prêtre de l’Oratoire.
Nous avons choisi d’occuper l’église telle qu’elle était : étrangement vide mais non sans vie! La captation est “habitée” par quelques rares visiteurs, les bruits des restaurateurs et restauratrices d’œuvre d’art, encore occupés à rendre sa splendeur au tombeau de Colbert, la musique et les bruits de la rue, filtrés par les murs et les vitraux de Saint-Eustache.
Nous espérons que ce témoignage poétique contribuera à vos méditations en cette période de confinement étrange et pénible pour beaucoup, porté par l’écrin magnifique de cette église.
La paroisse Saint-Eustache et La Poétique des Signes expriment leur vive gratitude à Yohann Tété qui a réalisé cette vidéo, permettant à tous ceux qui le souhaitent de prendre part à ce Voyage en poésie. Vos retours sont les bienvenus, à communication@saint-eustache.org et lapoetiquedessignes@gmail.com
Éditorial prévu pour la feuille d’informations paroissiale du 20 mars 2020
“À l’issue d’un spectacle de danse contemporaine, le public vient parfois à la rencontre du chorégraphe ou des danseurs présents sur scène. « Qu’est-ce que vous avez voulu dire? » est une question souvent formulée. Mais justement la danse ne « dit » pas, ce n’est pas dans sa nature. Le discours poétique ou divertissant qu’elle sous-tend ne peut que s’éprouver par le regard du spectateur ; il s’y réfléchit en interrogeant son propre rapport au corps. Et par l’expression, la composition, l’interprétation et la relation qui se présentent à lui, il interroge également un rapport au langage, comme lui expressif, composé, interprété, en relation au monde.
« La poésie nous demande d’accepter une part d’ombre en nous » suggérait le père Yves Trocheris lors de la première rencontre sur ce thème organisée en octobre dernier. Lire ou écouter un poème, c’est accepter de ne pas tout comprendre, en laissant entrer et résonner en soi les éléments communs à notre communauté humaine : les mots, le langage, les sons, les ondes.
Regarder la danse, et bien entendu danser soi-même, c’est laisser entrer en soi les éléments communs à notre universalité : le corps en mouvement, la gravité, l’espace-temps, la vie.
Qu’est-ce qui vibre alors?
Nos méditations poétiques nous invitent à recevoir et à sentir la dimension poétique du monde.
La découverte d’un monde poétique déclenche une méditation sur son mystère, une clef pour révéler notre existence.”
Raphaël Cottin