WOLFGANG RIHM / CARLO GESUALDO
16 septembre 2020
Après les Vigilia programmés en 2006, l’œuvre sacrée de Wolfgang Rihm est à écouter avec, cette fois, un jeu de miroir sur des textes de la Passion. Les harmonies audacieuses de Carlo Gesualdo répondent aux grappes sonores et aux lignes serrantes du compositeur allemand.
Toute une série d’œuvres de Wolfgang Rihm prend comme objet la ligne instrumentale, affranchie de tout système, se déployant librement dans l’espace pour former, comme dans Dyade pour violon et contrebasse et Über Die Linie VI pour flûte alto, violon et violoncelle, des arabesques qui jamais ne se coagulent en une ferme polyphonie. Avec Fetzen IV – « lambeaux » pour alto et un accordéon qui sonne comme l’écho d’un quatuor absent –, ces œuvres qui toujours suspendent le temps narratif, ici déployées dans un lieu sacré, suscitent peut-être dans nos imaginaires quelques rimes avec les entrelacs gothiques.
Dans Tenebrae, le compositeur reprend les sept motets sur des textes latins de la Passion qui composaient ses Vigilia pour chœur à six voix, cette fois-ci confrontés aux Répons pour la Semaine Sainte de Carlo Gesualdo (publiés en 1611). On entend ainsi deux mises en musique de ces textes, destinés à être chantés avant la résurrection de la lumière pascale. Un étrange répons s’instaure entre les poussées de fièvre chromatique qui gagnent la musique du compositeur de la Renaissance et l’harmonie comme hors temps de Rihm, où les voix hésitent, s’interrompent, forment des grappes sonores lumineuses ou retrouvent la tonalité de manière oblique, puis se libèrent à nouveau pour cheminer le long de textes qui disent l’obscurité, le doute et la souffrance.
Plus d’informations et billeterie en ligne : www.festival-automne.com
ALESSANDRO BOSETTI / DAVID CHRISTOFFEL
Consensus Partium
9 octobre 2020
Avec cet oratorio pour trois voix de femmes, trois cuivres, deux voix radiophoniques et électronique, Alessandro Bosetti et David Christoffel réinventent une prosodie qui se joue de la réverbération de l’église. Textes, sons, chant et musique résonneront au fil de cet ensemble de pièces.
Alessandro Bosetti et David Christoffel ont en commun des pratiques en équilibre entre composition musicale, création radiophonique et poésie. Mais c’est moins à un dialogue qu’à un frottement entre mots et musique qu’invite Consensus Partium, oratorio travaillé par la scansion des différentes pièces pour trois voix féminines, trois cuivres, deux voix radiophoniques et électronique. Au chant, le Trio Déclic de Valérie Philippin, l’un des rares à s’aventurer sur les terres de la poésie sonore. Les éléments pourront prendre la forme de solos, duos, polyphonies spatialisées ou homélie électroacoustique, jouant avec les effets de proximité extrême et de grande distance propres à la radiodiffusion et à l’espace de la grande église. Guidé par la recherche des proportions justes, Consensus Partium emprunte son titre à la règle énoncée par Leon Battista Alberti, architecte de la Renaissance, selon laquelle la beauté naît de l’équilibre parfait entre le tout et ses parties. Si elle a déjà inspiré architectes, musiciens et peintres, ce modèle ne s’applique pas ici à la composition des pièces que David Christoffel et Alessandro Bosetti écrivent chacun de leur côté, jouant sur la fluidité de leur enchaînement
Plus d’informations et billetterie : www.festival-automne.com