Savoir vieillir savoir passer le temps
Savoir régner savoir durer savoir revivre
Il rejeta ses draps il éclaira la chambre
Il ouvra les miroirs légers de sa jeunesse
Et les longues allées qui l’avaient reconduit
Etre un enfant être une plume à sa naissance
Etre la source invariable et transparente
Toujours être au cœur blanc une goutte de sang
Une goutte de feu toujours renouvelée
Mordre un rire innocent mordre à même la vie
Rien n’a changé candeur rien n’a changé désir
L’hiver j’ai mon soleil il fait fleurir ma neige
Et l’été qui sent bon a toutes les faiblesses
L’on m’aimera car j’aime au dessus de tout ordre
Et je suis prêt à tout pour l’avenir de tous
Et je ne connais rien de rien à l’avenir
Mais j’aime pour aimer et je mourrai d’amour
De Cerise à Saint-Eustache, le trait commun est celui de l’écoute : ces deux lieux sont l’un à l’écoute du quartier et l’autre à l’écoute de la Parole ; chacun à sa façon est à l’écoute de la vie et de son langage. Or, ici et là, les oreilles prennent-elles le temps de sortir des sentiers battus des mots et du rapport qu’on a avec eux ? Pour ce faire, pour interroger notre rapport au langage – qu’il soit celui des hommes ou celui de Dieu – et pour renouveler notre écoute, l’année 2019-2020 a été placée sous le signe de la poésie qui est peut-être de tous les genres littéraires celui qui nous invite le mieux à faire l’expérience de l’intime et du lointain, à questionner les catégories qui fondent notre rapport aux autres, aux choses et leur vérité.